French Journal For Media Research

Nabila Aldjia Bouchaala

Femmes journalistes en Algérie
Quelle appropriation de la fonction symbolique des médias ?

Résumé

Cet article analyse les conditions de féminisation du métier de journaliste en Algérie. L’approche qualitative permet de mettre l’accent sur les freins à l’émancipation de la femme journaliste, laquelle reste conditionnée par son statut au sein d’un espace social inégalitaire. D’ailleurs, l’augmentation de nombre de femmes dans la corporation n’a pas eu pour effet  leur appropriation de la fonction symbolique des médias.  

Abstract

This article analyzes the conditions of feminization of journalism in Algeria. The qualitative approach emphasizes the obstacles to the emancipation of the women journalist, who remains conditioned by her status within an unequal social space. Moreover, the increase in the number of women in the corporation did not result in their appropriation of the symbolic function of the media.

Full text

Introduction

1En Algérie, le métier de journalisme se féminise ! Les femmes journalistes représentent 52% de l’effectif de l’audiovisuel public contre 38% dans le privé. Elles occupent 40% des postes dans la presse écrite et 38% dans la presse électronique (Ministère de la communication, 2017). Or, au niveau des postes à responsabilité supérieure (rédacteur en chef et directeur de publication), les journalistes femmes sont quasi absentes, selon les résultats de l’étude réalisée par le ministère de la communication en partenariat avec ONU femmes.

2Notre hypothèse de base, qui est principalement pragmatique, part de l’observation suivante : même si aujourd’hui le nombre de femmes journalistes est élevé, elles peinent à s’approprier la fonction symbolique des médias. En effet, ce rôle de « défenseur engagé de l’intérêt public » (Maigret, 2014, p. 156), souvent rappelé par la corporation pour signifier le grand attribut de ce métier, demeure masculin. Ce postulat fonctionnaliste, (rôle des journalistes dans le système médiatique) que nous adoptons prudemment, ouvre une brèche sur la compréhension des conditions de ce champ, et chemin faisant de questionner la présence de femmes journalistes au sein des médias.

3Car en réalité ce rôle de gatekeeper se déploie à travers les pratiques professionnelles routinières, lesquelles créditent le journaliste d’un fort pouvoir symbolique, dès lors que la sélection et le choix sont ses premières missions. Or, la sociologie du métier (Marchetti, 2002, Pelissier et Ruellan 2003) nous renseigne que cet exercice n’est pas fortuit. Il est lui-même le résultat de toutes les formes de socialisation intériorisées par les journalistes (les hommes différemment des femmes) et qui sont imbriquées dans les conditions du champ médiatique lui-même (contraintes techniques, organisationnelles, politique et sociale). Maigret pense que « les journalistes, au-delà des idiosyncrasies et des logiques de travail, appartiennent à des milieux sociaux et des cultures qui se produisent et se reproduisent à travers leurs discours », (Maigret, ibid, p. 158). Dit autrement, les productions journalistiques ne sont que le résultat de ces lieux de socialisation qui non seulement les portent, mais les perpétuent.

4Cela nous permet surtout de comprendre que la mutation des logiques de travail, dans le contexte de l’étude, sous l’effet du changement social a conduit à la normalisation du métier. C’est dire que le changement socioéconomique de la société algérienne, depuis l’arrivée de la bourgeoise commerçante (Le perlier, 2016), a produit une nouvelle configuration de l’espace médiatique. Les chefs d’entreprises qui se sont mis au départ à investir le champ de la presse écrite, (Rabrab, Hadad….), ont vite développé un intérêt pour celui de l’audiovisuel. D’ailleurs, nous remarquons l’émergence de plusieurs chaînes de télévision privées, quand bien même leur statut juridique demeure alambiqué (Mostefaoui, 2016), en raison de leur diffusion de l’étranger. Ces entreprises médiatiques, qui exercent dans des conditions le moins que l’on puisse dire liberticides, du fait du monopole de l’Etat sur la publicité en plus des contraintes liées à l’expression politique, ont fait appel à des journalistes « bon marché » afin de faire fonctionner leur jeune entreprise (Bouchaala, 2016). En réalité cette pratique qui est le dénominateur commun du secteur privé, apparait comme la première caractéristique de la mutation économique, enclenchée à partir des années 90. Elle a eu pour résultat la précarisation de tous les travailleurs notamment les femmes. Autrefois, syndiquée de facto et disposant d’un salaire égal à celui de l’homme, la femme, a vu selon N. Djab son statut changer avec l’arrivée du privé, pire encore «elle a perdu les conditions raisonnables dans lesquelles elle travaillait » (Djabi, 2012, p. 193). En même temps, la représentation que se font les chefs d’entreprise de la femme qui est celle d’ « une main d’œuvre disciplinée et peu prompte à la revendication » a favorisé le recrutement parmi le deuxième sexe (de Beauvoir, 1986).

5L’autre fait marquant est que les chaînes de télévision privées, nées à partir de 2011, ont délibérément opté pour des présentatrices voilées, ce que se sont interdit de faire les chaînes publiques. C’était là le signal d’un positionnement idéologique pour signifier la rupture avec la politique des chaînes publiques, et en même temps concorder avec le discours social dominant afin de garantir une forte adhésion des publics. D’ailleurs, en peu d’années d’exercice, les résultats des enquêtes d’opinion, menées notamment par l’entreprise de sondage Média Survey1, affirment que les algériens donnent préférence aux chaînes privées Echourouk, Ennahar et Eldjzairia, loin devant les médias publics. Toutefois, l’arrivée massive des femmes au sein des rédactions a enclenché un processus de ségrégation qui va perdurer, dès lors qu’on leur réserve des espaces rédactionnels, dits féminins (rubriques société et culture) en concordance avec les codes sociaux dont le crédo est l’arrangement des sexes (Goffman, 2002).

6Alors que la hiérarchisation des rubriques au sein des rédactions fait de l’évènement politique le centre des enjeux rédactionnels et le point nodal de tout le système médiatique. C’est un espace qui constitue un objet de lutte pour la corporation et déclasse par ce fait le reste des rubriques. Or, nous constatons aujourd’hui que les questions politiques, traitées pendant longtemps par des journalistes hommes, deviennent progressivement des thèmes de journalistes femmes. Cela nous conduit à questionner la signification de l’accès de cette catégorie de journalistes aux questions politiques. En d’autres termes : Est-ce la représentation que se font les femmes journalistes des différentes rubriques est en lien avec les conditions de leur socialisation ? Quels sont les freins à l’appropriation par les femmes journalistes de la fonction symbolique inhérente au travail journalistique ?

Technique de recherche

7Au regard des questions soulevées par cette problématique, dont l’objectif premier est de déceler les obstacles à l’émancipation de la femme journalistes, nous avons opté pour une technique de recherche qui soit à même de libérer la parole des femmes journalistes. Ainsi, nous nous sommes appuyés sur l’entretien semi-directif en suivant un guide d’entretien qui comprenait trois axes de réflexion à savoir ; la trajectoire professionnelle des femmes journalistes, leur structuration et la représentation qu’elles se font des différentes rubriques et plus particulièrement la politique. Il s’agit de faire ressortir les freins de l’accès des femmes journalistes à toutes les sources de symbolisation, mais aussi de connaitre comment elles se positionnent au sein de cet ordre professionnel et social. Nous avons conduit des entretiens avec treize femmes journalistes représentant dix médias algériens, presse publique et privée confondue, afin de rechercher des éléments de différenciation, selon le critère de la langue (arabe, français), d’influence (grand tirage, grande diffusion). (Dzair TV, Echourouk, El bilad, la radio algérienne, Elkhabar, Huffington post, La tribune, Liberté, ElMassaa, Numédia tv). Par ailleurs, nous avons tenu à ce que les trois générations soient représentées (séniores, benjamines, cadettes), selon un échantillonnage ciblé. L’autre intérêt qui nous a motivés est celui de connaitre le regard porté par les journalistes hommes sur leurs collègues femmes pour savoir de quelle manière cela affecte la représentation de soi chez les journalistes femmes, d’un point de vue de la lutte pour la reconnaissance (Honneth, 2013). Ainsi, le mode de recrutement des journalistes a consisté à appliquer la technique de proche en proche.                

Tableau récapitulatif des entretiens réalisés en 2018

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Femme/ journaliste : imbrication de deux conditions complexes  

8Poser la question du combat de la journaliste pour la reconnaissance de son plein statut au sein des rédactions, ne peut se concevoir sans l’élucidation de la condition de la femme algérienne. Cela se justifie par le fait que nous appréhendons l’espace médiatique en termes de champ (Bourdieu, 1997), en ce sens où les actions des journalistes sont le produit de plusieurs lieux de pouvoir (professionnel, politique et social). Autrement dit, les journalistes sont au croisement de plusieurs luttes « externes, relatives aux conditions d’expression, de production et de diffusion (politiques, économiques et juridiques), mais ils sont aussi dans des luttes internes au sein des institutions médiatiques, en équipe de rédaction et de production surtout, soit dans le processus de négociations économiques (salaire, statut), des conditions d’expression imposées par les limites de leur ligne éditoriale, de démarcation des pouvoirs économiques et politiques » (Bouchaala, 2016).

9En plus de ces luttes professionnelles, qu’elles partagent avec leurs collègues hommes, les journalistes femmes font face aux contraintes sociales (horaires de travail, gestion de la vie familiale, observation des codes sociaux) et qui ne sont pas sans influencer leur métier. Zola nous dit à ce propos : « Si les femmes évitent la rubrique politiques c’est parce qu’elles fuient les pressions psychologiques qu’elles pourraient subir de toutes parts ; dans les lieux publics, les transports, quand elles rentrent chez elles la nuit…etc». Doit-on penser que cette attitude s’explique par la faiblesse des structures de socialisation des femmes journalistes ? Surtout que du point de vue de la condition de la femme, le constat que font beaucoup d’associations de femmes est qu’il y’a une réelle dépolitisation secondée par une démobilisation de la femme algérienne. Si les années 70 et 80 ont marqué la naissance d’une conscience autour de la condition de la femme, et ceci dans la foulée du mouvement international, les années 90 étaient celles d’une lutte acharnée pour arracher un statut social en adéquation avec ce qu’elle représente socialement.

10Peu d’années plus tard, ce mouvement a cheminé vers la lutte contre le terrorisme qui avançait en tandem avec l’intégrisme. Ainsi, la lutte contre l’intégrisme, prônée par ses femmes dont beaucoup étaient journalistes, s’est structurée non pas en rupture avec le passé, mais dans un prolongement naturel du travail de leurs ainées. Faouzi Adel souligne le combat mené par les féministes algériennes contre ce fléau en précisant qu’ « une conscience aigüe, du danger intégriste nait au sein du mouvement des femmes dans sa majorité » (Faouzi, 1997). Il note par ailleurs que même si ce mouvement anti-démocratique (l’intégrisme) avait pour cible toute la société, il n’en demeure pas moins qu’il visait intrinsèquement la femme. Pour preuve, beaucoup de femmes journalistes en ont subi les conséquences (assassinat, menaces, exil….).                                                           

11Il faut dire que le statut de la femme avait toujours constitué un sujet de divergences profondes, dans les sociétés musulmanes, entre deux courants absolument opposés : démocratique et conservateur. Si l’on constate aujourd’hui que c’est la seconde tendance qui a gagné du terrain, l’on doit néanmoins considérer qu’elle est symptomatique d’un malaise social. Cela révèle par ailleurs le déclin du militantisme féminin qui a eu pour effet, d’une part l’atomisation des individualités agissantes et partant l’affaiblissement de leur combat ; d’autre part, l’absence de l’action chez la masse (activité de syndicalisation, socialisation professionnelle). L’un des indicateurs de ce postulat théorique est l’invisibilité des femmes à l’échelle des décisions, tous secteurs confondus. Elle se justifie dans le cas de l’étude par l’intériorisation des femmes journalistes de certains rôles sociaux dits féminins : « cette faible visibilité demeure parfois assujettie aux représentations d’une division traditionnelle des rôles sociaux. » (Etude du ministère de la communication, Ibid).

Trajectoires professionnelles fragiles

12Pour ne prendre que le cas du métier du journalisme, les figures de femmes responsables (directrice de rédaction, rédactrice en cheffe, directrice de publication), sont tellement rares qu’elles sont imperceptibles. Par exemple, sur les 192 quotidiens d’information que recense le paysage médiatique algérien, seulement 7 femmes occupent le poste de directrice de publication, secteurs public et privé confondus. L’étude femmes et médias en Algérie : situation socioprofessionnelle et visibilité, conduite par le ministère de la communication en partenariat avec ONU femme a conclu que « Les femmes majoritaires dans les effectifs, moins bien représentées dans les postes de responsabilité dans certains médias, et faiblement ou pas du tout aux postes de décision » (Ministère de la communication, 2017).

13Nous faisons l’hypothèse que ce sont des obstacles, liés au champ médiatique lui-même, qui freinent la visibilité des femmes journalistes, empêchent leur ascension aux postes de responsabilité et les confinent dans certaines tâches. En d’autres termes, les logiques de fonctionnement du champ médiatique algérien, calquées sur le reste des microcosmes (social et professionnel), permettent moins la participation de la femme journaliste dans la conscientisation de l’espace social. Son rôle consiste à reproduire dans l’espace professionnel les missions qu’elle assure au sein de l’espace familial (santé, éducation...etc). Pour Kaouter, cette situation peut être expliquée par plusieurs facteurs ; « La résistance se situe à plusieurs niveaux, celui de la formation et de l’encadrement au sein des rédactions, en ce sens où on refuse de former des journalistes femmes dans la politique ».

14Sur un autre plan, la fabrication de l’information est déterminée par, aussi bien, des conditions endogènes que sont les impératifs techniques, matériels et humains ; mais aussi des conditions exogènes en rapport avec la nature du champ médiatique lui-même. C’est-à-dire que  « les normes éthiques et organisationnelles, les procédures, les critères, les routines qui, pendant plus d’un siècle, ont réglé la sélection, le traitement et la mise en valeur des informations sur l’actualité se sont construits sur la base d’un imaginaire social et politique qui tend à séparer, d’une part, ce qui relève du domaine public, conçu comme celui des affaires collectives importantes et sérieuses qui se conjuguent au masculin ». (Charron et al, 2015).

15D’ailleurs beaucoup d’auteurs (Neveu, 2000) font l’hypothèse que la féminisation du métier n’a pas affecté en profondeur les structures du discours journalistique. Ceci est aussi le fait que les journalistes, sans différence de sexe, opèrent au sein d’un système de production qui obéit aux lois économique, politique et techniques. A ce propos Charron affirme que « la nature et la pratique du journalisme, y compris jusqu’au choix des locuteurs cités, sont le résultat d’un système complexe de déterminants (les valeurs sociales, les institutions en place, la demande des consommateurs, les contraintes de la rentabilité et de la concurrence, les exigences techniques, les normes professionnelles en vigueur, etc. » (Charron et al, Ibid). Ce fait tend à se perpétuer de génération à une autre via la socialisation professionnelle primaire (stage, période d’essai). Les jeunes recrues, en cherchant la reconnaissance des pairs, épousent la culture du métier, sans résistance ni distance critique. Fatima nous dit à ce propos que « les jeunes aujourd’hui ne veulent pas de l’originalité, c’est d’ailleurs considérée comme une forme de contestation de l’ordre établi. Voilà pourquoi lorsqu’ils sont en période de stage, ils cherchent à connaitre le mode d’emploi, pour ne pas sortir du cadre et ainsi ils pourront garantir la stabilité de l’emploi, la promotion et être dans les bonnes grâces des responsables »

16Le témoignage de Samira corrobore ce postulat. Répondant à la question relative au choix de la rubrique, elle nous a déclaré avoir voulu intégrer la rubrique politique mais qu’on lui a signifié un refus, qu’elle n’a pas discuté vu que : « La règle est que lorsqu’un journaliste nouveau arrive dans une rédaction, il est d’abord affecté au service culturel, puis social, économique et s’il le souhaite après, il peut intégrer le service politique. Il ne pourrait pas choisir s’il n’avait pas fait ce parcours ». Pour Samira, c’est une règle générale appliquée dans toutes les rédactions.

17Ainsi, la question est celle de savoir si les femmes journalistes luttent pour briser ce plafond de verre. Alors que les freins à l’émancipation de la journaliste se déclinent, dans le cas présent, selon deux formes : résistance des responsables masculins quant à l’accès des journalistes femmes à l’information politique. Sur ce point précis Hamza est catégorique : « il existe dans beaucoup de rédaction cette attitude machiste vis-à-vis les femmes journalistes, car certains responsables de rédaction pensent fortement que les femmes n’ont pas les aptitudes pour saisir la politique, ce qui explique leur refus d’intégrer des femmes dans cette rubrique ».

18La seconde forme est l’appréhension de ces questions par les journalistes femmes, quand ce n’est pas un simple désintérêt. Sara pense que « la plupart des femmes n’ont pas l’intérêt réel de la politique. Quand j’ai commencé en 2000 y’en avait très peu. La politique pour elles c’est plutôt chiant, ça demande beaucoup de travail, une proximité avec des milieux problématiques. C’est lié aussi à la représentation des femmes dans la société ».

19 Il y a là une espèce de conditionnement des femmes avec les rubriques qui semblent le mieux correspondre à « leur nature ». Il s’agit en quelque sorte d’une intériorisation de la condition d’inaptitude qui va jusqu’à leur évitement de ce qui est considéré comme une chasse gardée des hommes. « On est passé d’une situation où les femmes journaliste touchaient à tout à une situation où les femmes journalistes c’est pratiquement la présentatrice d’Ennahar TV. Y’a pas de femmes journalistes dans les débats », nous dit Maroua.

20Il faut dire que la politique demeure un exercice masculin et cela malgré l’introduction en Algérie du système de quotas qui vise à encourager la représentation des femmes dans les structures politiques et notamment le parlement.  En effet, la Constitution a été amendée pour instaurer un nouvel article 31 bis permettant l’augmentation « des chances d’accès des femmes à la représentation dans les assemblées élues ». Or, ce changement impulsé verticalement, qui ne représente pas, selon Benzenine un féminisme de l’Etat n’a pas produit l’effet escompté : « Car dans le discours officiel, l’accent est surtout mis sur la présence en nombre des femmes, or la représentation des femmes dans les instances politique ne peut être réelle et efficace que si les inégalités de fait dont elles sont victimes sont corrigées à travers les politiques et les actions gouvernementales », (Benzenine, 2014)

21Benzenine souligne d’ailleurs le refus de certains partis politique de cette nouvelle disposition, en ayant pour unique argument l’absence de conscience politique chez la femme algérienne. D’ailleurs, les journalistes interrogées confirment ce constat en affirmant que l’image qu’a la société du couple conceptuel politique/femme a déteint sur les femmes journalistes.

Recul des luttes professionnelles

22Le travail que menaient les journalistes au sein des rédactions de la presse écrite privée, née après les évènements du 05 octobre 1988, n’était pas dénué d’un certain sens de l’engagement. Mieux encore l’identité journalistique se déclinait au travers de l’engagement social et politique du journaliste. Il faut dire que les entrepreneurs médiatiques à cette période alimentaient ce sentiment. Issus tous de la presse écrite publique, à la suite de la libération du secteur, ces journalistes-entrepreneurs ont gardé une proximité avec les rédactions à travers les fonctions qu’ils occupaient au sein de leur journaux (directeur de publication, rédacteur en chef, journalistes-rédacteur). Les discours qu’ils tenaient ne différaient point du reste de la corporation, notamment lorsqu’il s’agissait de la crise sécuritaire. Notons surtout que la période des années 90 était le berceau de la naissance d’une conscience professionnelle chez les journalistes, alors que la condition de la femme algérienne faisait partie du grand combat que portaient les forces vives de la société. D’ailleurs, à cette époque-là, une espèce d’effervescence syndicale a animé les journalistes qui avaient procédé à la mise en place de plusieurs structures (mouvement des journalistes algériens MJA, association des journalistes algériens AJA, syndicat national des journalistes SNJ……etc.). Cette évolution se faisait simultanément avec la structuration du mouvement féministe. Or les femmes n’étaient pas très visibles dans les grands moments de la presse, comme le souligne Leperlier : « Sur la petite vingtaine de personnalités qui auraient été parmi les plus actives du MJA (NDLA : mouvement des journalistes algériens), presque tous sont des hommes », (Leperlier, 2016).

23En outre, les questions liées à l’exercice de la profession étaient largement débattues au sein de ces structures, d’où la naissance d’une charte d’éthique et de déontologie en 2000. Toutefois, les journalistes femmes étaient impliquées au même titre que leurs collègues masculins dans ces débats mais sans qu’elles ne soient leaders.

24Par ailleurs, le combat de la journaliste s’était de facto inscrit dans la lutte de la femme algérienne. Le travail de la femme était considéré à cette époque comme une forme de lutte, du fait de la menace des groupes terroristes et de discours haineux du parti du front islamique du salut (FIS) à l’égard des femmes qui travaillent. Voilà pourquoi, beaucoup de journalistes femmes se sont reconnues dans les projets portés par les féministes et certaines ont été leader : « Il faut dire que nous avons négligé le combat au sein des rédactions, en le considérant secondaire par rapport à la menace qui pesait sur toute la société », nous dit Malika.  

25Le second âge du libéralisme médiatique, enclenché en 2000, est marqué par l’arrivée d’entrepreneurs médiatiques sans liens avec les médias. Les relations de travail se sont vites transformées en structures hiérarchisées et autoritaires. Il ressort des entretiens réalisés que les journalistes, des deux sexes d’ailleurs, préfèrent la discipline sur la contestation au risque de perdre leur travail. « Nous souffrons d’abord de notre condition de journaliste. Face à ces nouveaux entrepreneurs nous sommes sans aucune protection, pire encore nous sommes esseulées et sans aucune capacité d’agir ». Les choses se sont compliquées davantage avec l’arrivée des chaînes de télévisions privées qui ont adopté de nouveaux mode de recrutement basé sur le relationnel (Bouchaala, 2016). A ce titre, Sara nous dit que « La stratégie des nouveaux entrepreneurs était de recruter des jeunes sans expériences pour étouffer toute contestation dans l’œuf ». L’un des effets premiers de ces recrutements est le dépassement de la condition de la vocation, certes tacite auparavant, mais reconnaissable à travers des signes de motivation, de compétences rédactionnelles….etc. Et c’est à juste titre que Mostefaoui fait remarquer que : « L’opacité quasi-totale à ce sujet est le fait essentiellement du trop grand nombre d’entreprises éditrices employant de jeunes journalistes pigistes sans aucune déclaration, ni au fisc ni aux organismes de protection sociale. »  (Mostefaoui, 2016).

26Cela concerne aussi le recrutement de journalistes femmes, notamment les présentatrices, surtout que le nombre de demandeurs d’emploi parmi cette catégorie est croissant. Cette situation est la conséquence du nombre supérieur de filles diplômées. D’ailleurs, les filles dominent dans les résultats du baccalauréat avec un taux dépassant les soixante pour cent. Il en va de même pour l’université où, naturellement, le taux des étudiantes, et cela depuis presque vingt, ans dépasse de loin celui des étudiants et les facultés et l’école de journalisme n’en font pas exception. Djabi note à ce propos que « La présence des filles à l’université est passé de 52% en 1997 à plus de 61% en 2002 » (Djabi, op,cit, p. 197).

27 A cela s’ajoute aussi une autre caractéristique, la plus importante, probablement, qui est celle de l’âge des journalistes. Constituées de jeunes dont la moyenne d’âge ne dépasse pas les 30 ans, ces rédactions fonctionnent avec des journalistes fraichement diplômés des différentes disciplines, sciences humaines et sociales, sciences de l’information et de la communication, école de journalisme (Bouchaala, 2016). Leur nombre élevé au sein des rédactions, additionné à leur statut fragile réduit les chances de la naissance d’une revendication.

Intériorisation de la situation de dominée

28Même si la figure de la femme journaliste n’est pas un fait nouveau dans l’espace social algérien, il n’en demeure pas moins que leur nombre est un fait nouveau. A l'indépendance les femmes se sont précipitamment intéressées à l’espace public et ont embrassé tous les métiers dont le journalisme. Par contre l’irruption fulgurante remonte aux années 2000 lorsque le nombre de femmes diplômées est devenu supérieur à leurs collègues masculins.

29Cet engouement pour le journalisme peut être expliqué par l’image positive que se sont fait les acteurs professionnels de ce métier, surtout après les évènements d’octobre 1988 ; comme le souligne T. Leperlier, pour qui cette profession est en voie de déclassement en Algérie : « la crise des années 1990 valorise temporairement la profession, en particulier les journalistes politiques, fortement engagés dans les débats sur l’islamisme » (Leperlier, 2016). Cette période représente pour les membres de la corporation une belle aventure intellectuelle, pour reprendre le titre de l’ouvrage de l’équipe du journal Alger républicain.

30Aujourd’hui, le métier de journaliste souffre d’une dégradation de son image et cela depuis l’arrivée des chaînes privées, au-delà du fait qu’elles soient suivies par les algériens. La connivence de certains journalistes avec les milieux politiques, celui des affaires, en plus d’une certaine proximité avec les centres décisionnels rajoutent au flou (Ruellan, 1992) qui caractérise ce métier.  Ces chaînes de télévisions représentent une aubaine pour ces jeunes journalistes qui cherchent à se démarquer d’un journalisme engagé à qui on reproche de prendre effet et cause de certaines questions épineuses, comme la lutte de l’Etat contre le terrorisme. Un tel positionnement est perçu par les anciennes comme un procès, qui ne manque pas de susciter leurs réactions : « Ces jeunes femmes ont tué l’idée de conflit qui a tant animé notre génération. Nous avons deux catégories : la première représente la masse de femmes journalistes qui s’occupent de leur famille au détriment du travail et accusent les journalistes des années 90 de faire le jeu du pouvoir, et elles sont majoritaires. Quant à la seconde, elle est constituée d’une poignée de personnes qui se bat pour le métier », signale Yasmine. Il est clair que ce conflit générationnel est un problème récurrent dans l’espace social, mais il marque la mutation de la société algérienne.

31Malgré l’existence de quelques individualités agissantes au sein des rédactions, il n’en demeure pas moins que la corporation a échoué quant à la structuration de groupes qui seraient à même de porter leurs revendications, ce qui explique la spirale de silence dans laquelle elles se trouvent et par conséquent l’absence de visibilité des personnes dynamiques. A ce propos B. Mostefaoui affirme que « Entre gagne-pain et sinécure, les journalistes algériens n’ont pas encore construit les fondements d’une identité professionnelle en mesure de faire école et de fédérer les valeurs du journalisme. » (Mostefaoui, ibid).

32Cela est valable aussi pour les femmes journalistes. D’ailleurs on n’enregistre aucune tentative de structuration des femmes journalistes en Algérie. Fatima nous expliquait en entretien que : « le fil s’est rompu. On ne peut parler de trajectoire intergénérationnelle. Au contraire, cette génération a saboté le travail que nous avons entamé, à partir du moment où elles refusent le combat ».

33Dans cette situation de déclin des libertés (d’expression, de presse…etc) les responsables de rédaction imposent des règles que les nouvelles recrues intègrent très vite sans distance critique. Il faut dire que l’absence de structure de socialisation à la conscience politique n’existent pas, ce qui atomise les individualités les plus agissantes et les rendent fragiles. Pire encore, les discriminations sociales à l’égard des femmes impactent l’image qu’elles se font d’elles-mêmes, de leur rôle social et de l’activité qu’elles pourraient mener au sein de l’ordre social. Ceci conduirait à l’acceptation de la situation d’infériorité et le confinement dans un espace « fragmentaire ». Interrogées sur la gestion du temps de travail (heures tardives, travail les jours fériés, permanence), la majorité de nos interlocutrices affirment bénéficier de quelques largesses, consenties par leur collègues. Elles sont tellement normalisées qu’elles s’insèrent dans une négociation qui ne dit pas son nom alors que les responsables évoquent ces contraintes pour justifier le cantonnement des femmes dans certaines rubriques ou certains thèmes. Cela concerne surtout  les journalistes mamans, qui selon Samia ne peuvent assumer leur mission de la même manière que leur collègues masculins : « Je suis dans la rubrique politique, mais je n’assiste jamais au bouclage. Ce n’est pas obligatoire pour les femmes. Aucune de nous n’est disposée à quitter la maison le soir ». Cette auto-exclusion encouragée par les collègues masculins conduit à certaines situations professionnelles qui ne semblent pas les gêner. Samia nous a relaté un épisode où son article a été censuré et la justification donnée par son responsable était « je voulais te protéger ». La reproduction du patriarcat, qui est assez commun dans le contexte social, et parfois appréciée par des femmes, affecte le milieu professionnel, surtout lorsqu’il s’érige en norme. Il devient ce qui fonde la culture de l’entreprise, selon, ce que Neveu appelle l’habitus féminin (2000). Dans tout cela, « les hommes vont avoir une occasion d’agir, et les femmes de témoigner de leur respect, sinon de leur gratitude, pour ce qui est accompli », (Goffman, 2002, p. 92).  

Conditions de l’émancipation de la journaliste

34Même si rien n’interdit aux femmes d’exercer dans les rédactions politiques, concrètement tout semble les en empêcher. D’abord, la structuration interne se décline en chasses gardées, qu’il semble difficile d’y pénétrer. « Avant quand on discutait au sein des rédactions des questions sérieuses, notamment politiques, on ne regardait pas du côté des femmes, parce qu’on considérait que ces questions leur échappent », nous  a confié Hanane. En ce sens où les responsables n’attendaient pas des femmes des connaissances en politiques nationale ou internationale. Ce fait a été surtout constaté dans les rédactions arabophones, qui selon certains interviewés ont beaucoup changé.

35Il apparait clairement des entretiens conduits avec des jeunes journalistes travaillant pour la rubrique politique l’absence de conscience quant à leur situation d’infériorité. Même s’il semble difficile d’attribuer cet état de fait aux relations internes qui règnent au sein des rédactions, il n’en demeure pas moins que cet espace professionnel ne peut constituer un lieu de débat qui favoriserait la prise de conscience. Ce qui contribue au maintien de ces statuts fragiles ce sont les modes de fonctionnement du champ journalistique, dont le sous bassement est la résilience du régime politique algérien (Dris Ait Hamadouche et Dris, 2012). C’est-à-dire que lorsqu’on revient aux conditions de l’expression politique en Algérie, on constate une évolution aussi bien dans le discours que dans les textes juridiques. Or, la faiblesse des structures d’expression (associations, syndicats, partis politiques) sonne le glas des espoirs portés par ce discours. D’ailleurs, la structuration des journalistes algériens en est un bel exemple. Car si l’on constate par le passé l’existence de structures qui fédéraient les journalistes, force est de relever la faiblesse des syndicats et des associations des journalistes en Algérie. La situation est tout à fait autre pour les femmes, car on ne recense aucun syndicat ou association de femmes journalistes. Déjà E. Neveu rappelle le peu d’influence qu’exerce l’association des femmes journalistes en France, laquelle regroupe 150 adhérentes (Neveu, 2000), et cela comparativement aux associations des femmes journalistes des pays anglo-saxons. Il s’interroge d’ailleurs sur l’influence du genre sur les services et rubriques auxquels sont affectés les hommes et les femmes.

36Même si ce fait traduit la faiblesse des résistances collectives, néanmoins certaines femmes bravent les codes. Leur substrat prend ses racines dans leur origine sociale, la culture de leur groupe d’appartenance et en dernier leur formation. A ce propos Sara nous dit : « J’aimais la politique, j’ai toujours baigné dans la politique, donc j’avais les codes et les grilles de lecture et d’analyse, donc quand je parlais politique, je savais ce que je disais, ce n’est pas une approche de surface, j’avais ce côté bulldozer, quand je voulais quelque chose je le faisais, donc si tu ne montres pas d’intérêt tu n’auras rien »

37Ainsi, lorsqu’on croise les données recueillies, on se rend compte combien le premier lieu de socialisation, à savoir la famille, détermine le profil psychologique des femmes journalistes et leur position au sein de leur rédaction d’appartenance. Pour Lamia « Je ne reconnais aucun maître ni aucun frein. J’ai grandi dans une famille où j’avais mon mot à dire. Je pense que c’est le premier enseignement sur lequel insistait mon père ».

Conclusion

38La problématique fondamentale que confronte la femme journaliste est celle de l’accès à l’espace public, entendu au sens de lieu de discussion et de débat politique (Habermas, 1993). Or, la seule présence de la femme algérienne dans l’espace social est problématique. Surtout lorsqu’on sait que les milieux politiques sont réputés pour être des lieux masculins et donc l’imaginaire social à leur propos est de nature à pénaliser celle qui s’en approche. Si les journalistes femmes sont présentes aujourd’hui dans l’ensemble des services, y compris le politique, anciennement consacrée au genre masculin, force est de constater que la répartition des tâches subit les effets de genre. Ce fait se constate dans d’autres contextes sociaux, notamment enFrance où l’on enregistre la concentration des femmes journalistes, pour le cas du quotidien Le Monde, dans les rubriques sociales, des pages société et l’éducation où plus des deux tiers des textes publiés sont l’œuvre de femmes journalistes (Neveu, 2000).

39On se rend compte, par ailleurs, que la structure des relations au sein des rédactions définit le rapport de genre. En ce sens où ces sous-champs présentent des particularités qui font que chaque rédaction est singulière dans ses pratiques vis-à-vis des femmes, nonobstant les facteurs de différenciation, linguistique, sensibilité idéologique, ligne éditoriale. Des variables qui méritent une attention particulière, que cet article n’a pas pris en charge. Cela est d’autant plus important que les journalistes interviewés affirment que la construction identitaire du genre se fait à l’extérieur de la rédaction. L’attitude des responsables et la culture de l’entreprise corroborent ou modifient cette image, sauf dans le cas où les femmes s’engagent dans les luttes et s’approprient les espaces professionnelles en fonction de leur vocation.

40En somme, le traitement des questions politiques par les femmes ne serait-il pas de nature à participer à la redéfinition des frontières de la politique et lui imposer ainsi une discursivité sociale nouvelle qui intègre la subjectivité féminine !

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Notes

1  https://algeriepart.com/2017/06/05/sondages-ramadhan-classement-chaines-de-television-algerienne-coeur-de-controverse/

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Nabila Aldjia Bouchaala, «Femmes journalistes en Algérie », French Journal For Media Research [online], Browse this journal/Dans cette revue, 11/2019 Les femmes dans les médias, last update the : 25/01/2019, URL : https://frenchjournalformediaresearch.com:443/lodel-1.0/main/index.php?id=1808.

Quelques mots à propos de :  Nabila Aldjia Bouchaala

Maître de conférences à l’école nationale de journalisme d’Alger
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