Adrien De CALAN, (2017), Le livre politique au prisme des médias: publier pour exister? Paris, l’Harmattan, 104p.
1La politique et les médias sont deux domaines très proches puisque l’un fabrique l’actualité et l’autre la diffuse auprès du large public. A chaque début de campagne électorale, les candidats forment leurs stratégies communicationnelles qui leurs permet d’accéder au poste convoité. Par ailleurs, lors des discussions politiques, de nombreux politiciens élaborent des discours qui deviennent ensuite un récit rédigé dans une œuvre destinée à la publication. Le livre politique sert ainsi d'outil médiatique.
2La littérature politique s’impose au cours de la carrière d'un homme politique ou à la fin de son parcours. Ecrire en politique représente une étape qui sert à archiver le parcours politique du candidat et à se faire connaitre. Cette activité constitue aussi un objet clef de l’agenda médiatique. En conséquence, le livre politique prend différentes formes : il peut être un discours, un parcours, un récit autobiographique… ou autre. Dans ce contexte, Adrien De Calan interroge les raisons et les objectifs de la publication des ouvrages politiques en France.
3Pour répondre à cette question, l’auteur s’est appuyé sur l’analyse d’un corpus de 49 livres politiques publiés entre mai 2012 et octobre 2013 après les élections municipales de 2012 en France. Pour le choix des ouvrages analysés, il s’est appuyé sur le modèle de Christian Le Bart définissant le livre politique selon trois critères : présenter les échéances, viser un public politique et présenter un discours politique.
4Le corpus analysé présente dans son ensemble le livre politique sous différents angles d’écriture dans des contextes différents et selon des discours variés en fonction des différences d’objectifs visés, d’une part. D’autre part, l’auteur constate que certains de ces «écrivains politiques» visent à postuler à l’académie française. Quant à d’autres écrivains « politiques », ils cherchent une tournée médiatique afin de marquer leur présence.
5L’auteur dresse une typologie sous forme de deux tableaux, l’un présentant les cinq livres les plus vendus et l'autre intitulé « les cinq déceptions politiques en librairies ».
6L’auteur observe une ambiguïté et une authenticité concernant la relation entre la politique et les médias. Elle fait l'objet d’un prestige et comble le vide médiatique car elle devient un sujet médiatique sous ces différents supports. Ecrire en politique sert d'outil de communication avec les téléspectateurs et donne l’image d’un intellectuel. Quant à l’écriture politique, elle est constituée par fragmentations suivant la nature des discours politiques qui passent d’un domaine à l'autre. Cependant l’écriture politique est marquée, actuellement, par des nuances culturelles et littéraires s’adressant au public à deux profils : « lecteur » et « électeur ». Les médias pour leur part ont servi l’évolution du livre politique en formes et en contenus.
7En guise de conclusion, l’ouvrage pose de nouveaux questionnements autour de l’état de la France en l’absence des livres politiques.
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